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action morale et sociale des exercices sportifs

tion et d’espérance. Mais toutes ces influences ne s’exerceront de façon sensible que pour autant qu’elles ne seront pas trop contrariées par les particularités individuelles contre lesquelles alors elles se révéleraient impuissantes. De même, sous l’action du sport, le langage pourra devenir plus sobre, plus contenu et, par là, le style prendre certaines qualités de vigueur et de concision. Mais ici, il y a un péril inverse ; c’est celui de la vulgarité envahissante de l’argot sportif. À vrai dire, l’argot sportif n’est pas le pire — bien loin de là, — de tous ceux qui menacent de nos jours la pureté des mots, le choix des qualificatifs et le dessin de la phrase, non seulement en français mais dans la plupart des langues civilisées. L’argot commercial et celui qu’on peut appeler l’argot « scientifique » exercent de bien autres dommages. Il n’en reste pas moins qu’à côté de quelques expressions heureusement imagées, le sport n’a pas embelli le langage, moins par sa faute que par celle des sportifs qui oublient de se surveiller et desservent ainsi la cause qui leur est chère.

Action sur le tempérament, le caractère
et la conscience.

Cet attelage indissoluble traîne l’homme à travers la vie. La pédagogie n’y prend point assez garde. Là où elle devrait se proposer d’exercer un contrôle d’ensemble, elle agit d’ordinaire de façon fragmentaire et, partant, inefficace. Sur le terrain sportif, l’action d’ensemble est facilitée comme nous l’allons voir par la façon même dont elle s’exerce.

i. — En ce qui concerne le tempérament, le sport