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technique des exercices sportifs

est une machine à paris et le spectacle qui s’y déroule n’est ni esthétique ni sportif[1].

L’alpinisme est bien un sport de combat. L’homme y livre à la montagne une vraie bataille ; contre lui, elle se défend comme un adversaire vivant, l’égarant, le mystifiant, tenant en réserve pour le perdre brouillards, crevasses, avalanches, sans parler du vertige, de la bise et du froid. Ce n’est que par la plus virile combinaison d’énergie bien distribuée, de sang-froid voulu et de ferme prudence que l’homme arrive au but.

Quelques mots sur la chasse qui est, à bien des égards, un sport de tourisme. Nous ne parlerons pas du chasseur local qui bat en tous sens les dimanches d’été un minuscule espace, ravi d’en rapporter une fois sur deux un perdreau ou un lièvre[2]. Mais c’est un préjugé assez répandu que les territoires de grande chasse vont se restreignant de jour en jour. Ce n’est pas exact. En multipliant les moyens de transport et en en abaissant le prix, on avait rendu possibles, dans les années avant la guerre, des déplacements

  1. Faut-il évoquer la fameuse course de six jours qui se court chaque année à New-York ? En 1899 une loi interdisant à un coureur de rester en selle plus de 12 heures sur 24, elle se court depuis lors par équipes.
  2. En France où la propriété est très morcelée, il ne se délivrait en 1908 pas moins de 100.000 permis de chasse et la vente de la poudre à cartouches atteignait 7 millions de francs chaque année tandis que les recettes encaissées par l’État ou les communes du fait de la chasse à tir s’élevaient à 45 millions. Ceci ne concerne que la chasse à tir. Il y avait en outre 285 équipes de chasse à courre employant 11.000 chevaux et 8.000 chiens et dépensant à peu près 30 millions de francs par an.