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souvenirs d’amérique et de grèce.

Jeux Olympiques de 1896. Ce qui, bien plus que la composition du Comité, me donnait confiance, c’était la sympathie non équivoque de son président. S.A.R. le Prince Royal ne se dissimulait pas la difficile réalisation de nos projets, mais on sentait que son ardent patriotisme le disposait à prendre la direction effective d’une œuvre dont le nom seul était un hommage rendu à son pays. Quand, un peu plus tard, émus d’une interpellation qui avait eu lieu à la Chambre et au cours de laquelle le Gouvernement marqua une fois de plus son indifférence à l’égard des Jeux, les vice-présidents du Comité voulurent lui faire agréer leur démission, le prince résolut d’intervenir plus directement. Il réorganisa le Comité, en installa les bureaux dans son propre palais et choisit pour secrétaire général, M. Philémon, ancien maire d’Athènes. Alors les souscriptions affluèrent, l’enthousiasme populaire déborda ; M. Bikelas, qui m’avait succédé en Grèce et s’y trouvait chez lui, employait à l’entretenir sa féconde activité. Les blocs de marbre du Pentélique s’entassèrent dans le Stade, et la piste d’un vélodrome se dessina près de Phalère. Des invitations furent envoyées aux quatre coins du globe. Elles causèrent çà et là un peu de surprise ; le temps manquait pour se préparer ; les comités nationaux avaient travaillé, d’ailleurs, avec une ardeur très inégale ; néanmoins, de toutes parts on répondit à l’appel Pendant une semaine Athènes fut comme jadis Olympie — Cosmopolis.