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louisiane, floride, virginie.

où le coton règne en maître ; on le voit passer empilé sur des charrettes que couronne un groupe de nègres chantant des chansons et des bamboulas étranges. La blancheur de la marchandise fait ressortir la peau noire des ouvriers et, sur tout cela, le soleil méridional jette des nuances chaudes et vibrantes. L’arrivée d’un steamer, annoncée à coups de cloche, met tout en mouvement ; chacun se précipite pour aider au débarquement Sur des barils de café, d’érable ou d’indigo, portant le nom des plantations qui les ont fournis, des marins anglais sont assis gravement qui regardent ce tohu-bohu,… et puis la lumière s’adoucit, décroît très vite, presque sans crépuscule ; des fanaux électriques, montés sur des espèces de pyramides aériennes qui ont la forme de la Tour Eiffel, semblent des astres blancs dans le firmament assombri. Il y a des bandes d’or vert là-bas, derrière les arbres, et des moustiques inoffensifs se croisent en l’air, très affairés