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souvenirs d’oxford et de cambridge

Soirée de départ et d’adieu. Nous faisons du vin chaud selon une recette locale dans laquelle il entre des ingrédients multiples. En face, au second étage, il y a un wine auquel beaucoup de freshmen[1] sont, sans doute, invités ; de trois grandes fenêtres illuminées s’échappent des clameurs folles, des rires incessants, et, bientôt, une chanson dont le refrain est repris en chœur ; le bruit des voix, des chaises, des tables se mêle peu harmonieusement aux accords d’une valse échevelée ; et les échos de Christ Church, malgré leur longue expérience, ne savent plus comment s’y prendre pour répercuter ce joyeux tintamarre. Quand, à de rares intervalles un calme relatif s’établit, on entend, à l’autre extrémité de la cour, un musicien solitaire qui joue un nocturne de Chopin, et puis le sifflement de la bise glaciale qui fait vaciller la flamme des réverbères… Et, soudain, le chahut reprend avec une croissante intensité.

« Fen dé brut ! » comme disait l’ami de Tartarin, le célèbre Excourbaniès, faisons du bruit ! C’est si bon ! Il y a peut-être quelque chose de meilleur, c’est le vin chaud à la Oxford.

  1. Étudiants de première année.



paris. — e. de soye et fils, imprimeurs, 18, rue des fossés-saint-jacques.