Page:Pigault-Lebrun, L’Enfant du bordel, Tomes 1 et 2, 1800.djvu/192

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une aventure enivrante, une aventure dont le souvenir me fait encore tressaillir d’ivresse et de bonheur.

Il étoit midi, j’allois quitter la levée de la Loire, qui est entre la Charité et Nevers. Je gagnai doucement cette dernière ville, en admirant la délicieuse perspective que j’avois sous les yeux, et qui est, sans contredit, une des plus belles de la France : j’apperçus dans la vallée un gros bouquet de bois que paroissoit traverser une petite rivière que je voyois serpenter au loin et se jeter ensuite dans la Loire.

Il me prit envie d’aller m’y reposer une heure ou deux, et de laisser ainsi s’écouler la grande