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INTRODUCTION




Dans l’histoire poético-érotique du dix-huitième siècle, il est un nom qui évoque on ne sait quelle image de volupté païenne, de coupes fumantes et renversées ; un nom dont le cortège obligé et traditionnel est un essaim de Nymphes demi-nues, donnant la main à de gros Silènes pansus et égrillards ; un nom, à la seule audition duquel les ardents Satyres s’animent, le divin Priape sourit, et ses voluptueux adorateurs s’épanouissent d’aise et de plaisir ; un nom, enfin, que notre siècle, aussi ridiculement hypocrite que profondément corrompu, ne prononce qu’avec réserve, hésitation, ou avec un malin sourire.

Ce nom est celui d’un joyeux sybarite, qui a brûlé tant d’encens grivois sur l’autel des neuf vieilles Pucelles, et qui, ayant à peine vingt ans d’âge, improvisa, par suite d’un défi, cette pétillante débauche d’esprit et de