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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, IX et X.djvu/142

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conviendrons qu’Achille lui-même a poussé l’amour du gain jusqu’à accepter des présens d’Agamemnon[1] et à ne rendre un corps inanimé qu’après en avoir reçu la rançon[2].

De pareils traits ne méritent pas nos éloges.

Je n’ose dire, par respect pour Homère, qu’on est coupable d’attribuer de pareilles actions à Achille et de croire ceux qui les lui attribuent. Non, ce héros n’a jamais fait cette menace à Apollon :


Tu m’as trompé, Phébus, le plus funeste des dieux !
Comme je te punirais, si j’en avais le pouvoir[3] !


Il ne faut point croire qu’il ait été rebelle à la voix d’un dieu, le fleuve Xanthe, et prêt à le combattre[4] ; ni qu’il ait osé dire à l’autre fleuve, le Sperchius, auquel sa chevelure avait été consacrée :

Je veux donner cette chevelure au héros Patrocle[5].


Ni qu’il ait rendu à un mort cet hommage promis à un Dieu. Nous nierons qu’il ait traîné le

  1. Iliade, XIX, 278 et suiv.
  2. Iliade, XXIV, 175 et suiv.
  3. Iliade, XXII, 15 et suiv.
  4. Iliade, XXI.
  5. Iliade, 151.