Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, IX et X.djvu/162

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syas[1], les instrumens du dieu à ceux du satyre.

Par Jupiter, je ne le pense point.

Mais je te jure[2] que, sans nous en apercevoir, nous avons bien réformé cet État qui, à nous entendre tout à l’heure, regorgeait de délices.

Et nous avons très bien fait.

Achevons notre réforme ; après l’harmonie, parlons du rhythme, et convenons de n’y point rechercher des variations et des mesures de toute espèce, mais les mesures qui répondent à celle d’une ame sage et courageuse. Ce point fixé, exigeons que le nombre ainsi que la mélodie soient dans la dépendance des paroles, telles que nous les voulons, et non les paroles dans celle du nombre et de la mélodie : c’est à toi de nous dire quel est le rhythme qui nous convient, comme tu as fait pour l’harmonie.

En vérité, je ne puis te satisfaire. Je te dirai bien, comme ayant étudié cela, que toutes les mesures se réduisent à trois temps[3], comme toutes les harmonies résultent de quatre tons princi-

  1. Voyez, sur le combat musical d’Apollon et de Marsyas, Hérodote, VII, 26.
  2. Le texte porte : par le chien. Voyez la note de l’Apologie, t. Ier, p. 73.
  3. Voyez Boeckh sur Pindare, t. I, P. II, p. 24.