Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, IX et X.djvu/168

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les miroirs ; car tout cela est l’objet du même art et de la même étude.

Sans contredit.

Par les dieux immortels, ne puis-je donc pas dire de même que jamais nous ne serons musiciens, ni nous ni les guerriers que nous nous proposons de former, si en présence de la tempérance, de la force, de la générosité, de la grandeur, des autres vertus leurs sœurs et des qualités contraires partout répandues, nous ne sommes pas en état de reconnaître chacune d’elles partout où elles se rencontrent, non seulement en elles-mêmes, mais dans leurs images, sans en dédaigner une seule, grande ou petite, persuadés que tout cela est l’objet du même art et de la même étude ?

Nous ne pouvons pas dire autrement.

Le plus beau des spectacles pour quiconque pourrait le contempler, ne serait-il pas celui de la beauté de l’ame et de celle du corps unies entre elles, et dans leur parfaite harmonie ?

Assurément.

Or ce qui est très beau est aussi très aimable.

Oui.

Le musicien aimera donc d’un vif amour les hommes qui lui offriront ce spectacle, et ceux qui ne lui offriront pas cette harmonie il ne les aimera pas.