Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, IX et X.djvu/171

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

constitué qu’il soit, qui par sa vertu rend l’ame bonne ; c’est au contraire l’ame qui, lorsqu’elle est bonne, donne au corps, par la vertu qui lui est propre, toute la perfection dont il est capable : que t’en semble ?

Je suis de ton avis.

Si donc, après avoir cultivé l’ame avec le soin nécessaire, nous lui laissions la surveillance et la direction de tout ce qui se rapporte au corps, nous bornant ici à présenter le modèle qui doit la guider, pour n’avoir pas à discourir trop long-temps, ne ferions-nous pas bien ?

Oui.

Nous avons déjà défendu l’ivresse aux guerriers, parce qu’il convient à un gardien de l’État moins qu’à qui que ce soit, de s’enivrer et de ne pas savoir où il en est.

En effet, il serait ridicule qu’un gardien eût lui-même besoin d’être gardé.

Que règlerons-nous sur la nourriture ? les guerriers ne sont-ils pas des athlètes réservés au plus grand de tous les combats ?

Oui.

Le régime des athlètes ordinaires leur conviendrait-il ?

Peut-être.

Ce régime accorde trop au sommeil et n’est pas sûr pour la santé. Ne vois-tu pas que les gens