Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, IX et X.djvu/192

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duits par l’attrait du plaisir ou troublés par la crainte de quelque mal.

Sans doute, et l’on peut regarder comme un enchantement tout ce qui nous fait illusion.

Ainsi, comme je le disais tout à l’heure, il faudra chercher ceux qui sont les plus fidèles observateurs de la maxime, qu’on doit faire tout ce qu’on regarde comme le plus avantageux à l’État : les éprouver dès l’enfance, en les mettant dans les circonstances où ils pourraient le plus aisément oublier cette maxime et se laisser tromper ; choisir à l’exclusion des autres celui qui la conservera le plus fidèlement dans sa mémoire, et qu’il sera le plus difficile de séduire.

Oui.

Les placer ensuite au milieu des fatigues, des douleurs, des combats, et les observer encore dans cette nouvelle épreuve.

Fort bien.

Enfin, les mettre aux prises avec la séduction et le prestige ; et de même qu’on expose les jeunes chevaux au bruit et au tumulte pour voir s’ils sont craintifs, transporter tour à tour nos guerriers, lorsqu’ils sont jeunes, au milieu d’objets terribles ou séduisans pour éprouver avec plus de soin qu’on n’éprouve l’or par le feu, si dans toutes ces circonstances ils résistent au charme et conservent une contenance vertueuse ; si tou-