Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, IX et X.djvu/210

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on ne s’imagine souvent que le poète parle non d’airs nouveaux, mais d’une nouvelle manière de les chanter, et qu’on n’en fasse l’éloge : or il ne faut louer ni introduire aucune innovation pareille. Qu’on y prenne garde : innover en musique, c’est tout compromettre ; car, comme dit Damon, et je suis en cela de son avis, on ne saurait toucher aux règles de la musique, sans ébranler en même temps les lois fondamentales de l’État.

Compte-moi parmi ceux qui pensent de même.

Il faut donc faire de la musique, à ce qu’il semble, comme la citadelle de l’État.

Et pourtant le mépris des lois y pénètre sans qu’on s’en aperçoive.

Oui, sous la forme de jeux et sans avoir l’air de faire du mal.

En effet, d’abord il ne fait que s’insinuer peu à peu et se glisser sans bruit dans les mœurs et les usages ; ensuite grandissant, il se mêle dans les relations sociales, et de là s’avançant avec audace jusqu’aux lois et aux principes du gouvernement, il ne s’arrête pas, Socrate, qu’il n’ait consommé la ruine de l’État et des particuliers.


    de légères variantes qui viennent de la diversité des circonstances.