Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, IX et X.djvu/289

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comme vrai, lui convient mieux qu’à tout autre.

Voyons donc.

Dans les autres États, comme dans le nôtre, n’y a-t-il pas les magistrats et le peuple ?

Oui.

Qui se donnent tous entre eux le nom de citoyens ?

Certainement.

Mais, outre ce nom de citoyens, quel nom particulier le peuple donne-t-il dans les autres États à ceux qui le gouvernent ?

Dans la plupart, il les appelle maîtres, et dans les gouvernemens démocratiques, archontes.

Chez nous, quel nom le peuple ajoutera-t-il à celui de citoyens qu’il donne à ses magistrats ?

Celui de sauveurs et de défenseurs.

Ceux-ci, à leur tour, comment appelleront-ils le peuple ?

L’auteur de leur salaire et de leur nourriture.

Comment, dans les autres États, les chefs traitent-ils les peuples ?

D’esclaves.

Entre eux comment se traitent-ils ?

De collègues dans l’autorité.

Et chez nous ?

De gardiens du même troupeau.

Crois-tu que dans les autres États, les magistrats en usent les uns avec les autres, en partie