Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, IX et X.djvu/294

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Il ne l’est pas moins que les jeunes gens n’oseront pas, sans un ordre des magistrats, porter la main sur des hommes plus âgés, ni les frapper, ce semble, ni, je pense, les outrager d’aucune autre manière ; car deux puissantes barrières les arrêteront, le respect et la crainte : le respect, en leur montrant un père dans celui qu’ils veulent frapper ; la crainte, en leur faisant appréhender que les autres ne prennent la défense de la personne attaquée, ceux-ci en qualité de fils, ceux-là en qualité de frères ou de pères.

Il n’en peut être autrement.

Nos guerriers jouiront donc entre eux, sous tous les rapports, d’une paix inaltérable, qui sera le fruit des lois.

Oui.

Mais s’ils vivent eux-mêmes dans la concorde, il n’est point à craindre que la discorde se mette entre eux et les autres ordres de citoyens, ou qu’elle divise ces derniers.

Non.

Je n’ose, par respect pour les convenances, entrer dans le détail des maux moins considérables dont ils seront exempts, pauvres, la nécessité de flatter les riches, les embarras et les soucis qu’entraînent l’éducation des enfans et le soin d’amasser du bien, en nous obligeant d’entretenir des serviteurs, et pour cela, tantôt d’em-