Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, IX et X.djvu/299

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Or, penses-tu que ce soit un avantage médiocre, et qui ne mérite pas qu’on coure aucun risque, que des enfans destinés à porter un jour les armes soient témoins de ce qui se passe à la guerre ?

Non, il y a un grand avantage sous ce point de vue.

On fera donc assister les enfans à la guerre, en pourvoyant d’ailleurs à leur sûreté, et tout ira bien, n’est-ce pas ?

Oui.

Et d’abord leurs pères sauront prévoir, autant qu’il est possible à l’homme, quelles sont les expéditions périlleuses et celles qui ne le sont pas.

Soit.

Ils conduiront leurs enfans aux unes, et ne les exposeront pas aux autres.

Bien.

Et ils ne leur donneront pas pour chefs des hommes indignes, mais ceux que leur âge mûr et leur expérience consommée rendent capables de conduire et de gouverner des enfans.

Cela doit être.

Mais, dirons-nous, il y a souvent des accidens imprévus.

Oui.

Hé bien, mon ami, pour y obvier, il faut, dès