Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, IX et X.djvu/322

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Par exemple, j’appelle faculté la puissance de voir, d’entendre. Tu comprends ce que je veux dire par ce nom générique.

Je le comprends.

Écoute quelle est ma pensée sur les facultés. Je ne vois dans chacune d’elles ni couleur, ni figure, ni rien de semblable à ce qui se trouve en mille autres choses, sur quoi je puisse porter les yeux pour m’aider à faire les distinctions convenables. Je ne considère en chaque faculté que son objet et ses effets : c’est par là que je les distingue. J’appelle facultés identiques celles qui ont le même objet et opèrent les mêmes effets ; facultés différentes, celles dont les objets et les effets sont différens. Et toi, comment l’entends-tu ?

De la même manière.

Maintenant reprenons, cher ami : mets-tu la science au nombre des facultés ou dans une autre espèce d’êtres ?

Je la regarde comme la plus puissante de toutes les facultés.

L’opinion est-elle aussi une faculté, ou bien quelque autre espèce d’êtres ?

Nullement. L’opinion n’est autre chose que la faculté qui est en nous de juger sur l’apparence.

Mais tu es convenu tout à l’heure que la science différait de l’opinion.

Sans doute ; et comment un homme sensé