Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, IX et X.djvu/412

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les temps et tous les êtres, puisse regarder la vie de l’homme comme quelque chose d’important ?

Cela est impossible.

Ainsi la mort ne devra pas lui paraître à craindre ?

Non.

Il semble donc qu’une nature lâche et basse ne peut avoir aucun commerce avec la vraie philosophie.

Non, à ce qu’il me semble.

Mais quoi ! un homme modéré dans ses désirs, exempt de cupidité, de bassesse, d’arrogance, de lâcheté, peut-il être difficile à vivre ou injuste ?

Nullement.

Lors donc qu’il s’agira de discerner l’ame qui est ou qui n’est pas propre à la philosophie, tu observeras, dès les premières années, si elle montre de l’équité et de la douceur, ou si elle est farouche et intraitable.

Oui.

Tu ne négligeras pas, je pense, d’observer encore une chose.

Laquelle ?

Si elle a de la facilité ou de la difficulté à apprendre. En effet, peux-tu espérer que quelqu’un prenne du goût pour ce qu’il fait avec beaucoup de peine et très peu de succès ?