Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, IX et X.djvu/460

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appliqués à leur usage et en présence des objets colorés ; s’il n’intervient une troisième chose destinée à concourir au phénomène de la vision, les yeux ne verront rien, et les couleurs ne seront pas visibles.

Quelle est cette chose ?

C’est ce que tu appelles la lumière.

Fort bien.

Ainsi le sens de la vue est uni aux objets visibles par un lien incomparablement plus précieux que ceux qui unissent les autres sens à leurs objets ; à moins qu’on ne dise que la lumière est quelque chose de méprisable.

Il s’en faut de beaucoup qu’elle le soit.

De tous les dieux qui sont au ciel, quel est celui dont la lumière fait que nos yeux voient mieux et que les objets sont visibles ?

Celui que tu connais ainsi que tout le monde ; car évidemment tu veux que je nomme le soleil.

Vois si le rapport de la vue à ce dieu n’est pas tel que je vais dire.

Comment ?

La vue, non plus que la partie où elle se forme et qu’on appelle l’œil, n’est pas le soleil.

Non.

Mais du moins de tous les organes de nos sens, l’œil est, je crois, celui qui tient le plus du soleil.