Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, IX et X.djvu/491

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peut le faire qu’après s’être préalablement appliqué à ce qui est mou, et il rapporte à l’ame que la sensation qu’elle éprouve est en même temps une sensation de dureté et de mollesse.

Il en est ainsi.

N’est-il pas inévitable alors que l’ame soit embarrassée de ce que peut signifier une sensation, qui lui dit dur, quand la même sensation dit aussi mou ? Et de même la sensation de la pesanteur et de la légèreté n’engage-t-elle point l’ame dans de semblables incertitudes sur ce que peuvent être la pesanteur et la légèreté, lorsque la sensation rapporte à la fois l’une et l’autre au même objet ?

En effet, de pareils témoignages doivent sembler bien étranges à l’ame et demandent un examen sérieux.

Ce n’est donc pas à tort que l’ame, appelant à son secours l’entendement et la réflexion, tâche alors d’examiner si chacun de ces témoignages porte sur une seule chose ou sur deux.

Non sans doute.

Et si elle juge que ce sont deux choses, chacune d’elles lui paraîtra une et distincte de l’autre.

Oui.

Si donc chacune d’elles lui paraît une, et l’une