Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, IX et X.djvu/496

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et qu’on ne peut saisir autrement que par la pensée.

Ainsi tu vois, mon cher ami, que nous ne pouvons absolument nous passer de cette science, puisqu’il est évident qu’elle oblige l’ame à se servir de la pure intelligence pour connaître la vérité.

Oui, c’est bien là son caractère.

As-tu observé aussi que ceux qui sont nés calculateurs s’appliquent avec succès à presque toutes les sciences, et que même les esprits pesans, lorsqu’ils ont été exercés et rompus au calcul, quand même ils n’en retireraient aucun autre avantage, y gagnent au moins d’acquérir plus de facilité à apprendre qu’ils n’en avaient auparavant ?

Cela est incontestable.

Au reste, il te serait impossible de trouver beaucoup de sciences qui coûtent plus à apprendre et à pratiquer que celle-là.

Je le crois.

Par toutes ces raisons, nous ne devons pas la négliger, mais il faut y appliquer de bonne heure les esprits les plus heureusement doués.

J’y consens.

Voilà donc une science que nous adoptons ; voyons si celle-ci qui tient à la première nous convient ou non.