Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, IX et X.djvu/518

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Prenons donc les mesures que doivent nous inspirer ces réflexions : si nous n’appelons à des études et à des exercices de cette importance que des sujets auxquels il ne manque rien ni du côté du corps ni du côté de l’ame, la justice elle-même n’aura aucun reproche à nous faire ; notre État et nos lois se maintiendront : mais si nous appliquons à ces travaux des sujets indignes, le contraire arrivera, et nous jetterons plus de ridicule encore sur la philosophie.

Cela serait honteux pour nous.

Sans doute ; mais il me semble que je ne suis pas moi-même exempt de ridicule.

En quoi donc ?

J’oubliais que nous plaisantions, et j’ai peut-être parlé un peu trop vivement. Mais en parlant, j’ai jeté les yeux sur la philosophie, et la voyant traitée indignement, je me suis laissé emporter trop loin, je crois, en me livrant à l’indignation et presque à la colère contre ceux qui l’outragent.

Certes, ce n’est pas l’avis de ton auditeur.

Mais c’est celui de l’orateur. Quoi qu’il en soit, n’oublions pas que notre premier choix tombait sur des vieillards, et qu’ici un pareil choix ne serait pas de saison ; car il n’en faut pas croire Solon, lorsqu’il dit qu’un homme qui vieillit peut