Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, IX et X.djvu/536

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comme pour l’ame et le corps des animaux qui vivent sur sa surface ; et ces retours ont lieu, quand l’ordre éternel ramène sur elle-même, pour chaque espèce, sa révolution circulaire, laquelle s’achève dans un espace ou plus court ou plus long, suivant que la vie de ces espèces est plus courte ou plus longue. Les hommes que vous avez élevés pour être les chefs de l’État, malgré leur habileté, pourront bien dans leur calcul, joint à l’observation sensible, ne pas saisir juste l’instant favorable ou contraire à la propagation de leur espèce ; cet instant leur échappera, et ils donneront des enfans à l’État à des époques défavorables. Or, les générations divines ont une période que comprend un nombre parfait ; mais pour la race humaine, il y a un nombre géométrique[1] dont le pouvoir préside aux bonnes et aux mauvaises générations. Ignorant le mystère de ce nombre, vos magistrats uniront les époux à contre-temps, et de ces mariages naîtront des enfans qui ne seront favorisés ni de la nature ni de la fortune. Leurs pères choisiront, il est vrai, les meilleurs d’entre eux pour les remplacer ; mais comme ceux-

  1. J’ai retranché ici, faute d’y pouvoir trouver un sens qui me satisfasse, la phrase célèbre sur les conditions de ce nombre géométrique. Voyez la note à la fin du volume.