Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, IX et X.djvu/591

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meilleur, mais qu’il le laisse, seul et dégagé, examiner et poursuivre d’une ardeur curieuse ce qu’il voudrait savoir du passé, du présent et même de l’avenir ; lorsque cet homme a eu soin aussi de maintenir en repos la colère, et qu’il se couche, le cœur tranquille et exempt de ressentiment contre qui que ce soit ; enfin, lorsque ses yeux se ferment, le principe de la sagesse seul en mouvement dans le silence des deux autres, en cet état, tu le sais, l’ame entre dans un rapport plus intime avec la vérité, et les visions des songes n’ont rien de criminel[1].

J’admets tout cela parfaitement.

Je me suis trop étendu peut être ; ce que nous voulons constater, c’est qu’il y a en chacun de nous, même dans ceux qui paraissent les plus modérés, une espèce de désirs cruels, intraitables, sans lois ; et c’est ce que les songes attestent. Vois si ce que je dis est vrai et si tu en tombes d’accord ?

J’en tombe d’accord.

Rappelle-toi maintenant le portrait que nous avons fait de l’homme démocratique. Nous disions que dans sa jeunesse il avait été élevé par

  1. Cicéron a encore traduit tout ce passage, De Divinatione, I, 29.