Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, IX et X.djvu/595

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Ainsi, ses revenus, s’il en a, seront bientôt épuisés à les satisfaire.

Tout-à-fait.

Après cela viendront les emprunts, suivis de la dissipation de sa fortune.

Sans contredit.

Et lorsqu’il n’aura plus rien, n’est-il pas inévitable que cette foule de désirs qui s’agitent dans son ame comme dans leur nid, poussent des cris tumultueux, et que, pressé de leurs aiguillons, et surtout de celui de l’amour, à qui tous les autres désirs servent pour ainsi dire d’escorte, il courra çà et là comme un forcené, cherchant de tous côtés quelque proie qu’il puisse surprendre par artifice ou ravir par force ?

Oui certes.

Ainsi, ce sera pour lui une nécessité de piller de tous côtés ou d’endurer les plus cruels chagrins.

Il n’y a pas de milieu.

Et comme les nouvelles passions survenues dans son cœur ont supplanté les anciennes et se sont enrichies de leurs dépouilles ; de même, quoique plus jeune, ne voudra-t-il pas usurper les droits de ses père et mère, et, après avoir dissipé sa part, leur enlever leur bien pour en faire largesse en son nom ?

Cela est très vraisemblable.