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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, IX et X.djvu/598

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Or, si dans un État il ne se rencontre qu’un petit nombre d’hommes semblables, au milieu d’une population honnête, ils sortiront du pays pour aller se mettre au service de quelque tyran étranger, ou pour se vendre comme auxiliaires s’il y a guerre quelque part ; ou, s’il y a partout paix et tranquillité, ils resteront dans leur patrie et y commettront un grand nombre de petits maux.

Lesquels ?

Par exemple, voler, forcer des maisons, couper des bourses, dépouiller des passans, piller des temples, faire capture et trafic d’esclaves. S’ils savent parler, ils feront le métier d’accusateurs, de faux témoins, de prévaricateurs prêts à se vendre.

Voilà donc ce que tu appelles de petits maux, tant que ces hommes seront en petit nombre ?

Oui ; les petites choses ne sont telles que par comparaison avec les grandes ; et tous ces maux mis à côté de la dépravation et de la misère d’un État qui a affaire à un tyran, ne sont, comme on dit, que bagatelle. Mais quand il y a dans un État beaucoup d’hommes de ce caractère, et que leur parti venant à se grossir chaque jour de nombreux adhérens, ils sentent que la majorité est à eux ; ce sont eux qui, à l’aide de la démence populaire, engendrent le tyran, prenant