Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, IX et X.djvu/610

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range comme les chœurs, dans leur ordre d’entrée en scène, par rapport à la vertu et au vice, au bonheur et à son contraire.

Veux-tu que nous fassions venir un héraut, ou que je publie moi-même à haute voix que le fils d’Ariston a prononcé ce jugement que le plus heureux des hommes c’est le plus juste et le plus vertueux, celui dont l’âme est la plus royale, et qui règne sur lui-même ; et que le plus malheureux est le plus injuste et le plus méchant, c’est-à-dire celui qui étant du caractère le plus tyrannique, exerce sur lui-même et sur l’État tout entier la plus absolue tyrannie ?

Je te permets de le publier.

Ajouterai-je dans cette proclamation, qu’ils soient connus pour ce qu’ils sont ou qu’ils ne le soient de personne au monde, hommes ni dieux ?

Tu peux l’ajouter.

Ainsi voilà une première démonstration trouvée. Celle-ci sera la seconde, si elle te convient.

Laquelle ?

Si, comme l’État est partagé en trois corps, l’ame de chacun de nous est aussi divisée en trois parties, il y a lieu, ce me semble, à tirer de là une nouvelle démonstration.

Dis-nous-la.

La voici. À ces trois parties de l’ame répondent trois espèces de plaisirs, qui sont propres à cha-