Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, IX et X.djvu/621

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Sais-tu ce qu’on doit penser de ces plaisirs, et à quoi on peut les comparer ?

À quoi ?

Tu admets probablement dans les choses un haut, un bas et un milieu ?

Eh bien ?

Quelqu’un qui passe d’une position inférieure à une région moyenne, ne doit-il pas se figurer qu’il monte en haut ? Et lorsque étant arrivé au milieu il viendrait à jeter les yeux sur le terme d’où il est parti, quelle autre pensée pourrait-il avoir, sinon qu’il est en haut, parce qu’il n’a pas encore vu la région véritablement haute ?

Je ne crois pas qu’il pût s’imaginer autre chose.

Et si de là il retombait, il croirait retourner vers le bas, et sans doute il ne se tromperait point.

Non.

Toute son erreur résulterait de l’ignorance où il est de ce qui est véritablement en haut, au milieu et en bas.

Évidemment.

Est-il donc surprenant que des hommes qui ne connaissent pas la vérité se forment des idées fausses de mille choses, entre autres du plaisir, de la douleur, et de ce qui tient le milieu entre l’un et l’autre ? Ainsi, lorsqu’ils passent à