Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, IX et X.djvu/636

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Il y a toute apparence.

Si donc nous voulons donner à de pareils hommes un maître semblable à celui qui gouverne l’homme vertueux, n’exigerions-nous pas qu’ils obéissent aveuglément à cet homme, qui lui-même obéit intérieurement à la voix de Dieu ? Sans penser pour cela que l’obéissance doive tourner à leur préjudice, comme, dans l’opinion de Thrasymaque, elle tourne au préjudice des sujets en général. Nous pensons au contraire qu’il n’est rien de plus avantageux à chacun que d’être gouverné par un maître sage et divin, soit que ce maître habite au dedans de nous-mêmes, ce qui serait le mieux, soit au moins qu’il gouverne de dehors ; afin que soumis au même régime, nous devenions tous amis, et semblables les uns aux autres, le plus possible.

Fort bien.

Et la loi ne montre-t-elle pas précisément cette même intention, elle qui prête également son secours à tous les membres de l’État ? Et n’est-ce pas là aussi notre but dans le gouvernement des enfans que nous tenons dans la dépendance, jusqu’à ce que nous ayons établi dans leur ame, comme dans un État, un gouvernement régulier, qui, cultivé par ce qu’il y a de meilleur en nous, devienne ce qu’il y a de meilleur en eux, le gardien et le maître de leur ame ; après quoi,