Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, IX et X.djvu/656

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que son ouvrage a de bon ou de mauvais par rapport à l’usage qu’il en fait lui-même. Le joueur de flûte, par exemple, apprendra à celui qui fabrique cet instrument, quelles sont les flûtes dont il se sert avec le plus d’avantage ; il lui prescrira la manière dont il faut les faire, et celui-ci lui obéira.

Sans doute.

Le premier prononcera donc sur les flûtes bonnes et mauvaises en homme qui sait ; et le second travaillera sur la foi du premier.

Oui.

Ainsi, à l’égard du même instrument, le fabricant jugera qu’il est bon ou mauvais par simple foi, en vertu de ses relations avec celui qui sait, et parce qu’il est obligé de s’en rapporter à lui ; mais c’est l’homme qui fait usage de la chose auquel appartient essentiellement la science.

Très bien.

Et l’imitateur, apprend-il par l’usage de la chose qu’il imite à savoir si elle est belle et bien faite ou non ? En acquiert-il du moins une opinion juste, par la nécessité où il se trouve de converser avec celui qui sait, et parce que celui-ci lui prescrit ce qu’il doit imiter ?

Ni l’un ni l’autre.

L'imitateur n’a donc ni science, ni même d'o-