Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, IX et X.djvu/657

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pinion juste, touchant ce qu’il y a de bien ou de mal fait dans tout ce qu’il imite.

Il n’y a pas apparence.

À ce compte notre imitateur devra connaître à merveille les choses qu’il imite.

Pas beaucoup.

Cependant, il ne se fera pas faute d’imiter, sans savoir si rien de ce qu’il imite est bon ou mauvais ; et, selon toute apparence, ce qui semble beau à une multitude ignorante sera précisément ce qu’il imitera.

Inévitablement.

Nous avons donc suffisamment démontré deux choses : l’une, que tout imitateur n’entend pour ainsi dire rien à ce qu’il imite, et que l’imitation n’a rien de sérieux et n’est qu’un badinage d’enfans ; l’autre, que tous ceux qui s’appliquent à la poésie dramatique, qu’ils composent en vers ïambiques ou en vers héroïques, sont imitateurs autant qu’on peut l’être.

Oui, certes.

Mais quoi ! cette imitation n’est-elle pas éloignée de la vérité de trois degrés ?

Oui.

D’un autre côté, sur quelle partie de l’homme exerce-t-elle le pouvoir qu’elle a ?

De quoi veux-tu parler ?

Tu vas le savoir. N’est-il pas vrai que la même