Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, IX et X.djvu/659

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

trouve alors avec deux jugemens opposés touchant les mêmes choses.

Certainement.

Mais n’avons-nous pas dit qu’il était impossible que la même partie de l’ame portât en même temps sur la même chose deux jugemens opposés ?

Oui, et nous avons eu raison de le dire.

Par conséquent ce qui juge en nous sans égard à la mesure, est différent de ce qui juge conformément à la mesure.

Nécessairement.

Mais la partie de l’ame qui s’en rapporte à la mesure et au calcul, est ce qu’il y a de plus excellent dans l’ame.

Sans contredit.

Donc l’autre partie qui est opposée à celle-là, est quelque chose d’inférieur en nous.

Il faut bien que cela soit.

Et c’est là précisément ce que je voulais établir, lorsque je disais que si, d’une part, la peinture, et en général tout art qui consiste dans l’imitation, accomplit son œuvre bien loin de la vérité ; de l’autre, cet art a commerce et amitié avec une partie de nous-mêmes bien éloignée de la sagesse et d’où il ne provient rien de vrai et de solide.

J’en demeure d’accord.