Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, IX et X.djvu/680

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Par où ?

Par son goût pour la vérité. Il faut considérer à quelles choses elle s’attache, quels commerces elle recherche, comme étant par sa nature de la même famille que ce qui est divin, immortel, impérissable ; il faut considérer ce qu’elle peut devenir, lorsque se livrant tout entière à cette poursuite, elle s’élève par ce noble élan du fond des flots qui la couvrent aujourd’hui, et se débarrasse des cailloux et des coquillages qu’amasse autour d’elle la vase dont elle se nourrit, croûte épaisse et grossière de terre et de sable qu’elle doit à ces bienheureux festins, comme on les appelle. Un tel spectacle ferait bien connaître la vraie nature de l’ame, si elle est simple ou composée ; en un mot, quelle est son essence. Quant à présent, du moins, nous avons assez bien expliqué, ce me semble, les passions et les diverses inclinations de l’ame, telles qu’elles apparaissent dans la vie actuelle.

Je le crois.

Or, de la manière dont nous avons raisonné, n’avons-nous pas dépouillé la justice de tout ce qui lui est accessoire, et écarté les récompenses et les honneurs que vous lui avez attribués sur la foi d’Homère et d’Hésiode ? N’avons-nous pas démontré que la justice est par elle-même le