Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, IX et X.djvu/682

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justice, prises l’une et l’autre en elles-mêmes. Ne t’en souviens-tu pas ?

J’aurais grand tort de ne pas m’en souvenir.

Puisque les voilà appréciées, je vous somme, au nom de la justice, de reconnaître vous-même tout le cas que font d’elle les dieux et les hommes, afin qu’elle remporte aussi les prix de l’opinion et les distribue à ses partisans, après qu’il a été démontré qu’elle donne déjà les biens réels et ne trompe pas ceux qui l’embrassent sincèrement.

Tu ne demandes rien que de juste.

Vous allez donc d’abord me rendre ce point, savoir, que les dieux, du moins, ne se méprennent pas sur ce que sont les deux espèces d’hommes en question.

Soit, nous te le rendrons.

S’il en est ainsi, nous reconnaîtrons que l’un est chéri, l’autre haï des dieux, comme nous en sommes convenus dès le commencement.

Cela est vrai.

Ne conviendrons-nous pas ensemble que l’homme chéri des dieux n’a de leur part du moins que des biens à attendre, sauf quelque mal nécessaire que lui attirent les fautes de sa vie passée ?

Sans contredit.

Il faut donc reconnaître, à l’égard de l’homme