Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, IX et X.djvu/772

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le Scholiaste paraît l’entendre[1]. D’autre part, il se peut aussi qu’il faille élever une surface [eine Fläche] sur ce même nombre neuf : et cette surface peut consister soit en neuf fois neuf, ou bien aussi en trois fois neuf, à raison de ce que trois est la racine de neuf. Car bien que nous rencontrions ici les deux expressions μῆκος et δύναμις, nous n’avons point à leur attribuer le sens qui leur est assigné dans le Théétète : on y voit en effet que μῆκος est pris pour racine rationnelle, et δύναμις pour racine irrationnelle ; tandis qu’ici δύναμις doit signifier évidemment une racine rationnelle, et par conséquent μῆκος peut, sans avoir aucun rapport à la formation d’un carré, être pris pour le nombre 9 représentant la distance une fois donnée ; et en ce cas le nombre de la longueur serait le nombre duquel résulte 9, c’est-à-dire 3, ce qui en surface donne 27. J’avouerai pourtant que quoique j’aimasse bien mieux avoir dès à présent le nombre 27, parce qu’il est la racine de 729, néanmoins je crois que partout où se rencontrent en une certaine connexion ces trois expressions, δύναμις, ἐπίπεδον, τρίτη, αὔξη, le mot ἐπίπεδον signifie le carré. Toutefois je ne voudrais pas entendre, comme le Scboliaste, le carré de 3, mais bien le carré de 9[2]. Car si on s’en tient à la racine 3, donnant pour triple

  1. C’est là notre point de vue.
  2. Ainsi, le mot à mot de Schleiermacher serait ici κατὰ τὸν ἀριθμὸν τοῦ μήκους, selon le nombre de longueur, 9, qui, multiplié par lui-même, donne le carré partiel 81, ἐπίπεδον, lequel, multiplié encore par 9, donne 729, troisième puissance, τρίτη αὔξη, de 9, racine ou δύναμις.