Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, I et II.djvu/170

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de sa conscience, et dans ce qu’il y a de plus intime en lui, le devoir de s’affranchir du joug des passions et de l’égoïsme, du corps, en un mot ? S’il le doit, il faut qu’il le puisse, et il ne le peut qu’autant qu’il possède un principe qui est en lui-même distinct et libre du corps, quoique accidentellement en rapport avec lui, un principe qui peut faire usage de sa liberté essentielle pour la reconquérir successivement tout entière. Ainsi le devoir suppose la liberté, et la liberté c’est l’âme. L’âme, essentiellement indépendante du corps, peut donc lui survivre et se suffire à elle-même.

II. L’idée de la science, comme celle du devoir, implique l’indépendance de l’âme et son immortalité. On ne parvient à la science qu’en se séparant des sens, en ramenant l’œil de l’âme sur elle-même, en l’accoutumant à se servir des puissances intérieures qui lui appartiennent, comme des seuls instrumens légitimes dans toutes