Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, I et II.djvu/209

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Et tous les autres plaisirs qui regardent le corps, crois-tu qu’il en fasse grand cas ? Par exemple, les habits élégans, les chaussures et les autres ornements du corps, crois-tu qu’il les estime, ou qu’il les méprise, [64e] toutes les fois que la nécessité ne le force pas de s’en servir ?

Un véritable philosophe ne peut que les mépriser.

Il te paraît donc en général, dit Socrate, que l’objet des soins d’un philosophe n’est point le corps, mais, au contraire de s’en séparer autant qu’il est possible, et de s’occuper uniquement de l’âme ?

Précisément.

Ainsi d’abord dans toutes les choses dont nous venons de parler, ce qui caractérise [65a] le philosophe, c’est de travailler plus particulièrement que les autres hommes à détacher son âme du commerce du corps ?

Évidemment.

Et cependant, Simmias, la plupart des hommes s’imaginent que lorsqu’on ne prend point plaisir à ces sortes de choses et qu’on n’en use point, ce n’est pas la peine de vivre ; et qu’il est bien près de la mort, celui qui n’est plus sensible aux jouissances corporelles.

Tu dis très vrai, Socrate.

Et quant à l’acquisition de la science, le corps