Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, I et II.djvu/227

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cessairement que toutes choses finiraient à la longue, et qu’il n’y aurait plus rien qui vécût. [72d] Car si ce n’est pas des choses mortes que naissent les choses vivantes, et que les choses vivantes viennent à mourir, le moyen que toutes choses ne soient enfin absorbées par la mort ?

Cela est impossible, Socrate, repartit Cébès ; et tout ce que tu viens de dire me paraît incontestable.

Il me semble aussi, Cébès, qu’on ne peut rien opposer à ces vérités, et que nous ne nous sommes pas trompés quand nous les avons reçues : car il est certain qu’il y a un retour à la vie ; que les vivans naissent des morts ; que les âmes des morts existent, et que les âmes vertueuses sont mieux, et les méchantes plus mal.

Oui, sans doute, dit Cébès, en l’interrompant ; c’est encore une suite nécessaire de cet autre principe que je t’ai entendu souvent établir, qu’apprendre n’est que se ressouvenir. Si ce principe est vrai, il faut, de toute nécessité, que nous ayons appris dans un autre temps les choses dont nous nous ressouvenons dans celui-ci ; et cela est [73a] impossible si notre âme n’existe pas avant que de venir sous cette forme humaine. C’est une nouvelle preuve que notre âme est immortelle.

Mais, Cébès, dit Simmias, quelle démonstra-