Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, I et II.djvu/274

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Et de ceci que penses-tu, Simmias ? Te paraît-il qu’il convienne à l’harmonie, ou à quelque autre composition, de différer des choses mêmes dont elle est composée ?

Nullement.

Ni de rien faire, ni de rien souffrir que ce que souffrent ou font les choses qui la composent ?

Simmias en tomba d’accord.

Il ne convient donc pas à l’harmonie de précéder les choses qui la composent, mais de les suivre ?

Il en convint.

Il s’en faut donc bien que l’harmonie ait des mouvemens, des sons, quoi que ce soit enfin, de contraire aux choses dont elle se compose ?

Il s’en faut de beaucoup, répondit-il.

Mais quoi ! toute harmonie ne réside-t-elle pas dans l’accord ?

Je n’entends pas bien, dit Simmias.

Je demande si, quand il y a plus ou moins d’accord dans les élémens de l’harmonie, il n’y a pas plus ou moins d’harmonie.

Assurément.

Et peut-on dire de l’âme, qu’une âme soit le moins du monde plus ou moins âme qu’une autre âme ?

Non, certes ; nullement.