Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, I et II.djvu/275

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Voyons donc, par Jupiter : dit-on que telle âme a de l’intelligence et de la vertu, qu’elle est bonne, et qu’une autre a de la folie et des vices, qu’elle est méchante ? Et est-ce avec raison qu’on dit cela ?

Avec raison.

Mais ceux qui tiennent que l’âme est une harmonie, que diront-ils que sont dans l’âme le vice et la vertu ? Diront-ils que c’est là encore de l’harmonie et de la désharmonie ? Que l’âme vertueuse étant harmonie par elle-même, porte en elle une seconde harmonie ? et que l’autre, étant toute désharmonie ne produit point d’harmonie ?

Je ne le dis pas, répondit Simmias ; mais il y a toute apparence que les partisans de cette opinion diraient quelque chose de semblable.

Mais nous sommes convenus, dit Socrate, qu’une âme n’est pas plus ou moins âme qu’une autre ; ce qui revient à ceci qu’une harmonie n’est ni plus ni moins harmonie qu’une autre : n’est-ce pas ?

Je l’avoue.

Et que n’étant ni plus ni moins harmonie, elle n’est ni plus ni moins d’accord dans toutes ses parties : est-ce cela ?

Oui, sans doute.

Et l’harmonie, qui n’est ni plus ni moins