Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, I et II.djvu/282

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ques-uns le prétendent[1], que se forment les êtres animés ; si c’est le sang qui nous fait penser[2], ou l’air[3], ou le feu[4] ; ou si ce n’est aucune de ces choses ; mais seulement le cerveau[5] qui produit en nous toutes nos sensations, celles de la vue, de l’ouïe, de l’odorat, qui engendre, à leur tour, la mémoire et l’imagination, lesquelles, reposées, engendrent enfin la science. Je réfléchissais aussi à la corruption de toutes ces choses, aux changemens qui surviennent dans les cieux et sur la terre ; et à la fin, je me trouvai plus malhabile à toutes ces recherches qu’on le puisse être. Je vais t’en donner une preuve bien sensible : c’est que cette belle étude m’a rendu si aveugle dans les choses mêmes que je savais auparavant avec le plus d’évidence, comme cela me paraissait du moins à moi et aux autres, que j’ai désappris tout ce que je croyais savoir sur plusieurs points, comme sur celui-ci, par exemple : d’où

  1. Les philosophes Ioniens, Anaxagore (DIOG. LAERCE, II, 9), et son disciple Archélaüs (DIOG. LAERCE, II, 16).
  2. Opinion d’Empédocle (DIOG. LAERCE, VII, 159).
  3. Opinion d’Anaximène
  4. Opinion d’Héraclite.
  5. C’était une opinion très répandue (DIOG. LAERCE, III, 30)