Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, I et II.djvu/403

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la nature est toute phénoménale, dont l’essence est de n’en point avoir, comment serait-elle la source de cette notion mystérieuse d’essence, d’existence, de substance, dont l’esprit humain ne peut pas plus se séparer qu’il ne peut se séparer de lui-même ? Il y a de l’être dans toute proposition, dit Léibnitz. En effet, il y a de l’être dans toute pensée ; toute pensée, tout acte, tout phénomène interne se rattachant et ne pouvant pas ne pas se rattacher à un sujet, à un principe actif et pensant, centre et foyer de toute existence, d’où partent et où viennent aboutir tous les rayons épars de la vie, de l’activité et de la pensée. Présente dans le premier fait de la conscience tout aussi bien que dans le dernier, à l’aurore et au déclin de la vie intellectuelle, cette notion élémentaire et simple n’abandonne jamais la pensée de l’homme, qu’elle accable à-la-fois et qu’elle soutient de la grandeur et de la force qui est en elle. Or,