Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, I et II.djvu/408

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l’original est nécessairement antérieure à la reconnaissance de la prétendue copie. Quand donc nous jugeons de la conformité ou de la dissemblance, nous avions déjà jugé, et nous savions déjà avant ce savoir tardif, qui en présuppose un autre qui le précède et qui l’explique. — Il y a plus. Supposons que l’objet sensible puisse, sans paralogisme, réformer lui-même les méprises de l’esprit, et attester la conformité ou la non-conformité de l’idée à la réalité extérieure ; dans les jugemens abstraits, et qui portent, non sur des grandeurs, mais sur des nombres, sur le bien, sur le beau, sur des vérités indépendantes de ce monde sensible, pour rectifier les méprises de l’esprit (toujours dans la théorie qui fait reposer le jugement sur un rapport de conformité ou de dissemblance) il faut un modèle idéal du vrai, du bien, du beau, avec lequel on confronte tous les cas particuliers, afin de leur appliquer, d’après leur convenance ou leur dis-