Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, I et II.djvu/414

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positives, et l’esprit philosophique à la place de la philosophie. Il y a dans tout ce dialogue le sentiment d’une grande âme qui se donne le spectacle des tourmens inutiles de la présomption systématique. Ce résultat si important, quoique négatif, n’est pourtant pas le seul qu’un esprit attentif puisse retirer de la méditation du Théétète. Platon n’y laisse guère percer, il est vrai, que la supériorité d’une raison qui plane sur toutes les théories : cependant cette raison si pure s’appuie elle-même sur une théorie, qu’elle ne montre pas, mais à laquelle elle conduit insensiblement Théétète, lorsque cherchant avec lui la science depuis les impressions les plus grossières des sens jusqu’aux subtilités les plus raffinées de la dialectique, Platon lui fait voir que la certitude n’est pas là ; et, qu’après l’avoir promené long-temps à travers tous les nuages qui enveloppent la région des sens et du raisonnement, et en