Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, I et II.djvu/420

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Pourrais-tu bien, Euclide, me faire le récit de cette conversation ?

EUCLIDE.

Non, par Jupiter ! pas de vive voix, du moins. Mais, dès lors, aussitôt que je fus arrivé chez moi, je m’empressai de recueillir par écrit mes souvenirs, et je les rédigeai ensuite à loisir, à mesure que la mémoire m’en revenait ; et chaque fois que j’allais à Athènes, je me faisais redire par Socrate les choses qui m’étaient échappées ; puis, revenu ici, je les rétablissais avec ordre ; si bien que j’ai toute cette conversation à-peu-près écrite.

TERPSION.

Fort bien ; je t’en avais déjà entendu parler, et voulais toujours te prier de me la montrer, mais je n’en ai rien fait jusqu’ici. Qui nous empêche à présent de nous en occuper ? D’ailleurs, comme j’arrive de la campagne, j’ai grand besoin de repos.

EUCLIDE.

Et moi, j’ai accompagné Théétète jusqu’à l’Érinéon[1], et ne serai pas fâché non plus de me reposer. Allons donc, et tandis que nous nous délasserons, l’esclave lira.

  1. Voyez Pausanias, Attique, chap. XXXVIII, édit. de Clavier.