Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, I et II.djvu/526

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serrer de plus près ce système, comme nous l’ordonnait le discours en faveur de Protagoras, examiner cette essence toujours en mouvement, et voir, en la frappant comme un vase, si elle rend un son bon ou mauvais. Il y a eu sur cette essence une dispute qui n’était pas petite, ni entre peu de personnes.

THÉODORE.

Il s’en faut bien qu’elle soit petite. Elle croît et s’étend tous les jours du côté de l’Ionie ; car les partisans d’Héraclite défendent avec beaucoup de vigueur le sentiment de leur maître.

SOCRATE.

C’est une raison de plus pour nous, mon cher Théodore, d’examiner de nouveau comment ils l’appuient.

THÉODORE.

Tu as tout-à-fait raison. En effet, Socrate, pour ce système d’Héraclite, ou, comme tu dis, d’Homère, ou de quelque autre plus ancien, ceux d’Éphèse, qui se donnent pour savans, sont comme des furieux avec lesquels il n’est pas possible de disputer. Ils sont aussi mobiles que leur doctrine.S’arrêter sur une matière, sur une question, répondre et interroger à son tour paisiblement, est une chose qui est en leur pouvoir moins que rien, et infiniment moins que