Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, I et II.djvu/528

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tu n’obtiendras jamais raison de rien, ni de gré ni de force : il nous faut prendre ce qu’ils disent comme un problème à examiner entre nous.

SOCRATE.

Fort bien. Mais est-ce donc un autre problème que celui que nous ont d’abord proposé les anciens, qui l’enveloppèrent du voile de la poésie aux yeux du vulgaire, savoir que l’Océan et Téthys, principes de toutes choses, sont des écoulemens, et que rien n’est stable ? ensuite les modernes, comme plus éclairés, l’ont exposé à découvert, afin que tous, jusqu’aux cordonniers, apprissent d’eux la sagesse, et cessassent de croire sottement qu’une partie des êtres est en repos et l’autre en mouvement, mais qu’ayant appris que tout se meut, ils fussent pleins de respect pour leurs maîtres. Et j’ai presque oublié, Théodore, que d’autres ont soutenu le système opposé, comme, par exemple : Ce qu’on appelle l’univers est immobile[1], et tout ce que les Mélisse et les Parménide cherchent à établir contradictoirement à tous les autres, comme que tout est un, et que cet un ne sort pas de lui-même, n’ayant point d’espace

  1. Vers de Parménide, dans Simplicius, sur la Physique d’Aristote, pag. 19, 21, 31.