Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, I et II.djvu/541

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que de me donner cette peine pour toi. Réponds donc : Ne rapportes-tu pas au corps les organes par lesquels tu sens ce qui est chaud, sec, léger, doux ?

THÉÉTÈTE.

Au corps.

SOCRATE.

Et voudras-tu aussi m’accorder que ce que tu sens par un organe, il t’est impossible de le sentir par un autre ; comme par la vue ce que tu sens par l’ouïe, ou par l’ouïe ce que tu sens par la vue ?

THÉÉTÈTE.

Comment ne le voudrais-je pas ?

SOCRATE.

Si donc tu as quelque idée sur les objets de ces deux sens pris ensemble, ce ne peut être ni par l’un ni par l’autre organe que te vient cette idée collective ?

THÉÉTÈTE.

Non, sans doute.

SOCRATE.

Or, la première idée que tu as à l’égard du son et de la couleur pris ensemble, c’est que tous les deux sont ?