Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, I et II.djvu/561

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des deux, et point du tout sur l’autre, on ne jugera jamais que l’un soit l’autre.

THÉÉTÈTE.

Tu dis vrai. Car il faudrait en ce cas qu’on atteignît par la pensée l’objet même que l’on ne jugerait pas.

SOCRATE.

Il est donc impossible qu’on juge qu’une chose est une autre, ni lorsqu’on juge toutes les deux, [190e] ni seulement l’une des deux. Ainsi, définir le jugement faux le jugement d’une chose pour une autre, c’est ne rien dire ; car il ne paraît pas que ce soit ni par cette voie, ni par les précédentes, que nous puissions juger faux.

THÉÉTÈTE.

Non, vraiment.

SOCRATE.

Cependant, Théétète, si nous ne reconnaissons pas que le jugement faux a lieu, nous serons contraints d’admettre une foule d’absurdités.

THÉÉTÈTE.

Quelles absurdités ?

SOCRATE.

Je ne te les dirai point, que je n’aie essayé de considérer la chose par toutes ses faces ; car