Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, I et II.djvu/614

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qu’un char, nous croirions avoir beaucoup fait de répondre que ce sont des roues, un essieu, des ailes, des jantes, un timon.

THÉÉTÈTE.

Assurément.

SOCRATE.

Mais celui qui nous ferait cette question nous trouverait peut-être aussi ridicules de répondre de cette manière que si, après qu’il nous aurait demandé ton nom et que nous l’aurions dit syllabe par syllabe, nous allions nous imaginer, parce que nous en portons un jugement juste et que nous l’énonçons bien, que nous sommes grammairiens, que nous connaissons et expliquons selon les règles de la grammaire le nom de Théétète ; tandis que ce n’est point là parler en homme qui sait, à moins qu’avec le jugement vrai, on ne rende un compte exact de chaque chose par ses élémens, comme il a été dit précédemment.

THÉÉTÈTE.

Nous l’avons dit en effet.

SOCRATE.

De même, nous portons à la vérité un jugement droit touchant le char ; mais celui qui peut en décrire la nature en parcourant l’une après l’autre toutes ces cent pièces, et qui joint cette